Guillaume Norbert, l’entraîneur du Racing, commente l’arrêt des championnats, effectue un bilan de l’exercice écoulé et évoque dès à présent la préparation de la prochaine saison.
Bonjour Guillaume. Nous allons commencer cette interview avec la question du moment… Comment vivez-vous le confinement ?
C’est forcément long… et c’est comme ça pour tout le monde. Nous sommes privés de certaines choses qui nous tiennent à cœur comme aller sur les terrains de foot, mais aujourd’hui ce n’est pas la priorité. La priorité est que nous puissions arrêter la propagation du virus et que des vies soient sauvées. Dans une vie au rythme parfois fou, c’est comme une parenthèse, un moment suspendu où l’on retrouve du temps pour les choses simples aux côtés de sa famille, de ses amis. On ne peut se voir, mais d’une certaine façon on est plus proche. On s’appelle plus souvent, on prend soin les uns des autres.
Mais je vous avoue que j’ai hâte que les choses reviennent à la normale afin de retrouver mes joueurs et les terrains.
Comment gérez-vous le groupe durant cette situation exceptionnelle ?
Avec le staff, nous sommes toujours en contact avec les joueurs. Je prends de leurs nouvelles et nous avons un groupe Whatsapp à travers lequel nous échangeons régulièrement. Avec le préparateur physique, nous avons mis en place un programme qui leur permet de garder la forme. (voir l’interview il y a quelques jours de Fousseny Kamissoko). Nous faisons le maximum pour qu’ils gardent une bonne condition physique malgré la situation actuelle. On a appris que la saison ne reprendrait pas, ça va donc être une longue intersaison. Dès maintenant, nous commençons à préparer la saison prochaine.
Au sujet du championnat, quel est votre avis sur la décision de la fédération de l’arrêter ?
Quand on voit le nombre de personnes hospitalisées ou qui décèdent, le sport passe au second plan. Le virus est virulent et comme le foot est un sport de contact qui regroupe du public, c’est une décision de bon sens que les championnats s’arrêtent. Concernant les montées et descentes, il n’y avait pas de décision idéale, dans tous les cas il y aurait eu des déçus. Je pense que si on était parti sur une saison blanche, ça aurait été plus simple à gérer comme ça a été le cas dans d’autres sports. Dans tous les cas, on doit accepter les décisions qui ont été prises même si je comprends la frustration de beaucoup de clubs.
Connaissez-vous déjà l’impact de cette crise sur le club ?
Aujourd’hui, on est incapable de pouvoir mesurer l’impact car on est encore dans la crise. Il faudra tout d’abord savoir comment et quand nous allons pouvoir reprendre. L’impact n’est pas que sur les clubs, toute la société va être touchée. Beaucoup de clubs vivent du sponsoring d’entreprises et aujourd’hui ces entreprises qui les soutiennent doivent elles-mêmes se sauver. Il est clair que pour elles le budget sponsoring ne sera pas une priorité. Quelles subventions vont pouvoir donner les communes ? Il y a beaucoup d’inconnues.
S’il est impossible aujourd’hui d’évaluer précisément l’impact, il est sûr qu’il y aura un avant et un après la crise du Covid-19.
Quel est votre bilan de la saison écoulée ?
C’est un bilan mitigé. Si nous remportions notre match de retard nous étions 4eme. Bien évidemment ce n’était pas l’objectif. Nous aurions aimé monter dès cette saison et seule la première place le permet. Mais on savait que ce serait difficile avec un groupe totalement renouvelé à l’exception de 3 ou 4 joueurs.
Ce n’est jamais simple quand une équipe se crée. On a raté quelques tournants, notamment contre Versailles et contre Ivry. Deux fois on s’incline 2-1 en encaissant un but dans les arrêts de jeu. Il faudra mieux gérer à l’avenir ces matchs à confrontation directe pour pouvoir monter. Concernant les points positifs, il y a eu un gros travail de fond. On a senti sur la deuxième partie de saison que l’équipe avait plus d’automatismes. Il y a une vraie ossature qui s’est dégagée. L’idée est de conserver les acquis et de s’appuyer sur cette ossature, en se renforçant intelligemment par un recrutement ciblé.
On a vu que vous avez intégré des jeunes au groupe N3 et que les u20 ont réalisé une très belle saison (2e après l’arrêt du championnat)… Allez-vous continuer à vous appuyer sur les jeunes du Racing la saison prochaine ?
Les u20 ont réalisé une très bonne saison et finissent 2e de leur championnat. Ils ont longtemps été premier, et étaient assez solides pour garder cette place. Nous avons choisi de renforcer la réserve afin qu’elle joue la montée. J’ai moi-même fait monter quelques jeunes du club, je les ai pris à l’entrainement durant la saison. Sabri a été titulaire en équipe première à plusieurs reprises, Mery également, avant qu’il ne se blesse. Soumahoro a joué en amical avec nous, il a marqué. Pour l’intersaison, j’ai déjà parlé avec quelques u20 pour leur dire qu’ils reprendraient avec le groupe lors de la reprise. Le Racing est un club formateur, c’est un message fort adressé aux jeunes du club, qui leur montre qu’il existe des passerelles entre la formation et la N3, et qu’ils ont toute leur place dans le projet du club.
Avez-vous un dernier mot pour les supporters ?
Je tiens à les remercier de nous avoir soutenu une nouvelle fois durant cette saison, d’avoir été présents à domicile et d’avoir effectué les déplacements pour supporter l’équipe. C’est une force pour nous. On espère qu’ils seront encore plus nombreux la saison prochaine. Nous allons faire tout notre possible pour être le plus compétitif afin de repositionner le Racing a un niveau digne de ce magnifique club. Allez Racing !