L’équipe de Racingfoot est allée cette semaine à la rencontre de Gaye Doucouré, responsable de la section féminine du Racing. Il fait un état des lieux actuel de la section et nous dévoile ses espérances futures.
Bonjour Gaye, peux-tu te présenter pour les lecteurs de Racingfoot ?
Bonjour à tous, je suis arrivé au Racing lors de la saison 2000-2001, j’y suis resté jusqu’en 2009, j’ai ensuite été à la Colombienne pendant dix saisons, je suis revenu une saison au Racing en 2011-2012 pour m’occuper des séniors féminines, je suis reparti l’année d’après et j’ai effectué mon retour depuis cet été. Je possède le brevet d’état au 1e degré et le BEF (brevet d’entraîneur de football). Je suis également membre de la commission technique et de la commission de féminisation football du district 92.
Depuis ton retour cet été au club, tu t’occupes exclusivement des féminines ?
Exactement, j’occupe aujourd’hui le rôle de responsable de la catégorie féminine, des u6 aux séniors. C’est un rôle que je prends très à cœur, aussi bien du côté sportif que du côté administratif. Je dois m’assurer du planning des entraînements de chaque catégorie, de la formation des éducateurs, des dirigeantes et des joueuses qui souhaitent devenir des futures éducatrices. Et pour finir, je suis en charge de l’équipe première sénior, qui évolue en Régionale 2.
Peux-tu présenter globalement ce qu’est la section féminine au Racing ?
Nous sommes au total 136 licenciés, dont 127 joueuses, des u6 aux séniors. Pour revenir à l’origine, le Racing a ouvert la section durant la saison 2011-2012. Nous avons récupéré l’ancien club nommé Colombes FC, qui avait été mise en place par Madame Allain (maman de Cédric Allain qui est aujourd’hui éducateur au club).
Nous avons 8 équipes engagées aujourd’hui au Racing, ce qui est une différence notable par rapport à la section masculine. Nous possédons 2 équipes qui sont engagées en ligue, les U16 et les séniors. Mon souhait est de pouvoir posséder une équipe en ligue pour chaque catégorie.
Au-delà du nombre d’équipes, quelles différences peut-on noter par rapport au foot masculin ?
Les règles du foot restent les mêmes (rires) ! La première chose, c’est au niveau de l’implication, certaines filles peuvent prendre une licence de football seulement pour se retrouver entre copines ou parce qu’un frère ou un membre de la famille fait partie du club. C’est différent chez les garçons qui eux rejoignent un club pour faire de la compétition et pour atteindre des objectifs personnels.
As-tu le sentiment aujourd’hui d’être accompagné par le club dans ton travail au quotidien ?
On bénéficie tout d’abord de très bonnes installations, nous avons des vestiaires totalement dédiés aux féminines, nous avons 2 à 3 créneaux d’entrainement par semaine et disposons du matériel dont nous avons besoin. Je dirais que malgré 2-3 points sur lesquels nous pouvons nous améliorer, il y a une réelle volonté de donner les moyens à la section féminine.
Justement, sur quels points penses-tu que le Racing doit s’améliorer ?
Le premier point concerne évidemment l’équipe sénior, qui reste la vitrine du club. Nous évoluons actuellement en R2, qui est un niveau correct, mais qui n’est pas assez élevé si l’on souhaite recruter des joueuses de très bon niveau. Il faut aussi installer une certaine stabilité, car si l’on prend l’exemple du début de saison, nous avons eu toutes les peines du monde avec Alioune Diatta (éducateur des u13 féminines et dirigeant aves l’équipe première) à pouvoir construire l’effectif du fait des nombreux départs que nous avons subis (25 au total de la catégorie Séniors à la catégorie u16). Il faut que les filles comprennent qu’en venant au Racing elles peuvent s’inscrire dans la durée et qu’il y a un réel projet derrière elles.
Quelle est la situation au niveau du classement de l’équipe première ?
Du fait de notre mauvaise première partie de saison, nous jouons actuellement le maintien, la moyenne d’âge de l’équipe, hormis 3-4 joueuses, est de 19-20 ans. Nous avons pu nous renforcer à la trêve hivernale, les résultats sont dorénavant meilleurs. L’objectif est de finir de la meilleure des manières possibles la fin de saison, et de pouvoir continuer sur la même lancée la saison prochaine afin de pouvoir viser la montée en R1, qui est la place minimum à laquelle devrait évoluer le Racing.
En parlant de la saison prochaine et de l’avenir, quelles sont tes attentes et tes espérances ?
Je pense qu’il faut mettre les moyens pour arriver à un niveau de structuration plus solide et plus durable sur le long terme, que ça soit au niveau des jeunes ou au niveau des séniors.
Au niveau national, nous possédons actuellement le label Argent, l’objectif est d’atteindre le label Or. Afin de posséder ce label, il nous faut plus d’éducateurs diplômés. Grâce à ça l’encadrement dont bénéficieront les joueuses ne pourra être que meilleur. Tous les éducateurs actuellement au club sont en train de passer leurs diplômes, le processus d’amélioration est donc en cours.
Le but est aussi d’atteindre une notoriété au niveau des gens extérieurs, le Racing est reconnu comme un grand club qui forme de très bons joueurs. L’objectif est aussi de se faire connaître par les féminines, pour cela il faut du temps et de l’abnégation.
Pour finir, un dernier mot pour les supporters du Racing.
J’aimerais déjà remercier les personnes qui m’accompagnent au quotidien, que ce soit les éducateurs, les dirigeantes et les bénévoles. Une personne comme Aurélie Coutron, qui passe actuellement son diplôme d’éducatrice et qui travaille au district, a par exemple commencé en tant que simple accompagnatrice de sa fille au foot. Nous sommes ouverts à toutes les personnes qui souhaitent participer avec nous à ce beau projet.
J’aimerais que les supporters puissent venir jeter un coup d’œil de temps en temps aux rencontres des filles, même si parfois cela coïncide avec l’horaire du match des garçons… Le simple fait de passer et de s’arrêter un petit moment regarder un de nos matchs, c’est une vraie reconnaissance pour nous et les filles, et ça nous poussent encore plus à vouloir faire du Racing un bon club également au niveau féminin.
Article de Youcef Bouamrane
Photos par Karim Anouar