Après une saison exceptionnelle au club, Balamine Savane quitte le Racing pour rejoindre le Club Atlético Palmaflor en Première Division Bolivienne. Une aventure excitante attend Balamine dans la ferveur sud-américaine. Une grande fierté pour lui, mais aussi pour le club qui l’a fait revenir l’été dernier. Nous sommes revenus avec Balamine sur sa dernière saison et sur cette opportunité unique. (Photo : Julian Gleeson)
🎙️ Bonjour Balamine. Au nom du club, nous tenons tout d’abord à te féliciter pour la signature de ton premier contrat professionnel. Que ressens-tu après t’être engagé pour le CA Palmaflor ?
Je ressens beaucoup d’émotion. Avoir l’opportunité de signer dans un club de première division en Amérique du Sud, quand on connait la ferveur là-bas, ça ne se refuse évidemment pas, donc j’ai saisi cette opportunité.
🎙️ Peux-tu nous décrire le choix de ce club ? Comment ça s’est fait ?
Après avoir vu de nombreuses vidéos de mes buts et actions en National 3, le club de Palmaflor s’est vite positionné sur moi et a donné un retour positif à mon agent. Au début, je n’y croyais pas trop. Je me suis dit : « ça reste un club de première division, alors que moi j’évolue en cinquième division en France… ». Après j’ai reçu la proposition de contrat et c’était tout de suite plus concret. Impossible de refuser pour moi.
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🎙️ Tu avais d’autres offres sur la table ?
Oui, oui. Depuis le début de l’été, beaucoup de clubs m’ont sollicité. Des clubs de National 2, deux pistes en National 1 (championnat dans lequel évolue Ibrahima Savane, frère de Balamine, ndlr) ou encore quelques clubs à l’étranger, mais rien de concret. Je comptais réellement rester au Racing, car franchement, je ne me voyais absolument pas quitter le club pour rejoindre un autre club de National 2. C’était sans compter sur cette offre du CA Palmaflor…
🎙️ Dans un premier temps, tu avais donc décidé de poursuivre l’aventure au Racing en prolongeant ton contrat à la fin de la saison. Comment ont réagi les dirigeants et le Président Patrick Norbert à la suite de cette offre ?
Tout d’abord, je souhaite remercier le Président Patrick Norbert. Dès lors que je lui ai fait part de cette offre du club Bolivien, il a tout de suite compris que c’était une opportunité formidable pour moi. Des occasions comme ça, ça ne se reproduit pas tout le temps. Il m’a dit que c’était une belle opportunité de jouer dans des stades pleins avec beaucoup de spectateurs et avec une grosse ferveur. Il a fait le nécessaire pour me libérer rapidement et je le remercie beaucoup pour ça.
Pareil pour Guillaume Norbert. J’ai eu le coach au téléphone, il a très bien réagi. Il était forcément déçu que je ne poursuive pas l’aventure, mais il a confirmé que c’était une opportunité exceptionnelle à vivre une fois dans ma vie.
Ils ont tous les deux très bien réagis à ce revirement de situation et cela prouve que ce sont de très bonnes personnes. Ils ne ferment pas la porte aux joueurs quand des opportunités irrefusables se présentent. C’était déjà le cas avec Mustapha quand il est parti à Amiens, en Ligue 2.
🎙️ Tu vas retrouver un compatriote français en la personne de Jean-Christophe Bahebeck, un atout de taille pour ton intégration dans l’équipe ? As-tu déjà eu l’occasion de discuter avec lui ?
À vrai dire, Jean-Christophe en est pour beaucoup pour mon arrivée ici. J’ai longuement échangé avec lui. Je l’ai eu cinq ou six fois au téléphone ces derniers jours. Il m’a énormément parlé en bien du club. Au début, je ne peux pas cacher que j’étais sceptique. Je me suis dit : « Qu’est-ce que je vais aller faire en Bolivie ? »
Jean-Christophe Bahebeck m’a alors longuement parlé du CA Palmaflor. Ça fait maintenant 7 mois qu’il est ici, il connait le fonctionnement du club, il m’a dit que c’était un club avec de très belles infrastructures. Il m’a donné de bons conseils, il a connu le haut-niveau avec le Paris Saint-Germain et d’autres clubs européens. J’aurais sûrement hésité à deux fois avant de m’engager s’il ne m’avait pas parlé en bien du club.
Palmaflor a un bon projet, le club a terminé premier du tournoi d’ouverture et sur la saison régulière, le club souhaite se qualifier pour la Copa Libertadores ! C’est un gros projet et je me sens totalement légitime de tenter ma chance.
🎙️ Avec une affluence moyenne de 12.700 spectateurs (d’après Foot Mercato), une opportunité de jouer la Copa Libertadores un jour, des matchs en altitude, comment vas-tu gérer la pression du haut-niveau et ce changement radical ? Penses-tu que les matchs chauds en Île-de-France forgent et préparent pour ça ?
Effectivement, on change clairement de décors. Avec tout le respect que je porte pour le championnat de National 3, je vais passer à des matchs avec peu de supporters à des matchs devant 12.000, 15.000, voir 30.000 supporters, c’est forcément une autre dimension !
Après, je ne me mets pas tant de pression que ça. Le football, ça reste un jeu, et je pense que mon intégration va bien se passer et que ça va suivre sur le terrain.
Les matchs que j’ai pu disputer en Régional 1 avec Torcy ou en National 3 avec le Racing, ça reste des rencontres souvent sous hautes tensions avec beaucoup de duels et d’engagement, ça forge, ça aide pour la suite. C’est certain.
🎙️ Revenons maintenant sur ta saison au Racing. Une préparation canon en août dernier, auréolée de 19 buts et d’une première place en championnat. Tu as été un des principaux artisans de la remontée du club en National 2. Comment as-tu vécu cette année ? Considères-tu qu’il s’agît de la meilleure saison de ta carrière ?
Franchement, j’ai vécu une saison exceptionnelle que je n’oublierais pas de sitôt. Faire plus de 25 matchs en ne perdant que deux fois (si on omet la Coupe de France), c’est forcément une année qui ne s’oublie pas.
J’avais bien débuté en pré-saison avec 6 buts, j’ai ensuite enchaîné avec une très belle saison en championnat avec 19 buts.
Après, encore une fois, c’est tout d’abord le collectif, si j’ai mis les 19 buts, c’est que le collectif était super fort et que tout le monde allait dans le même sens. Cette saison, nous avons eu un groupe exceptionnel avec de jeunes joueurs à l’écoute, et des anciens qui étaient là pour aiguiller les jeunes. Ça a « matché » dès le début.
Je n’oublie pas le travail du coach Guillaume Norbert tout au long de l’année. Un travail fantastique en gardant un groupe uni et soudé et en nous offrant les meilleures conditions de travail.
Je remercie également le Directeur Sportif de la saison dernière, Franck Le Goff, ainsi que le staff dans sa globalité. Nous étions dans les meilleures conditions pour performer chaque semaine et ça s’est ressenti sur le terrain chaque week-end. Nous les joueurs, nous sommes les acteurs, mais avant ça, il y a un véritable travail de l’ombre. La réussite du club, c’est tout un ensemble, en passant du Président, au coach, aux joueurs, au staff…
Un exemple parmi d’autres : peu de clubs offrent la possibilité d’avoir quatre/cinq kinésithérapeutes les jours de match. Je tiens encore une fois à remercier la direction pour ces conditions de travail.
🎙️ Malgré un décalage horaire important de 6 heures avec la France, vas-tu suivre la saison de tes désormais ex-coéquipiers en National 2 la saison prochaine ? Penses-tu cette équipe capable de performer à l’échelon supérieur ?
Évidemment que je vais suivre ça… Maintenant, je suis un supporter du Racing avant tout !
On a fait une saison exceptionnelle, et la quasi-totalité de l’effectif rempile pour la saison prochaine. Je pense que le championnat National 2 est plus élevé que celui de National 3, mais cette équipe est capable de performer à l’échelon supérieur. Le groupe est soudé. Avec quelques petits renforts et ajustements, cette équipe est prête pour réaliser une grande saison et pourquoi pas batailler pour une montée en National 1 dès cette année. Ce n’est pas impossible. On a pu le voir avec les derniers promus de N3 Île-de-France, le Paris 13 Atlético ou le FC Versailles qui ont terminé premiers la saison dernière. Moi, j’y crois !
🎙️ Balamine, merci beaucoup de nous avoir accordé cet entretien depuis Cochabamba. Le club te remercie, aussi bien pour tes performances sportives que pour ton état d’esprit irréprochable tout au long de la saison. Nous te souhaitons plein de courage pour cette formidable aventure. As-tu un dernier mot pour les supporters Ciel et Blanc ?
Je n’oublie évidemment pas les supporters. Franchement, quand je dis que c’est un ensemble, c’est vraiment un ensemble ! Les supporters ont joué leur rôle à fond.
Je repense à des matchs où nous avons joué au fin fond de l’Essonne, nous étions un des rares clubs à avoir des supporters qui font le déplacement chaque semaine, et nous entendions qu’eux. Mine de rien, ça prouve qu’ils sont là. Ils nous ont aidé toute la saison, je les remercie énormément. Eux aussi, ils ont apporté leur pierre à l’édifice dans cette montée en National 2.
J’espère et je ne doute pas une seconde qu’ils seront encore là pour pousser les gars l’année prochaine.
Merci à tous et Allez Racing ! 🔵⚪